Pas de budget ? . . . Comme c’est pratique!
27 Mai, 2025 | Auteur: Rod Taylor | Le volume: 32 Le numéro: 21
On observe aujourd’hui une tendance à vouloir éliminer les normes. De nombreux enseignants et autres acteurs du système éducatif se sont révoltés contre les tests et les notes standardisés. L’idée fondamentale est qu’il ne faut pas appliquer des évaluations rigoureuses et artificielles à tous les élèves. Ces enseignants estiment qu’imposer des normes de réussite risque de décourager les élèves qui ne peuvent pas atteindre ces objectifs. Bien sûr, certains d’entre nous se demandent si l’inquiétude concerne réellement les élèves ou les enseignants qui n’ont pas réussi à amener leurs élèves à un niveau acceptable en lecture, en mathématiques, etc.
À la décharge des enseignants, il est crucial pour eux de motiver et d’encourager leurs élèves à fournir les efforts requis, les heures d’étude nécessaires, pour atteindre le même niveau de compétence que les jeunes des générations précédentes. Outre les méthodes pédagogiques individuelles, le déclin des normes scolaires s’explique par de nombreux facteurs : des foyers dysfonctionnels, des distractions électroniques, une perte de moralité, une perte de respect envers les figures d’autorité (y compris les parents et les enseignants) et un effondrement général de la discipline dans tous les domaines de la vie. Les enseignants sont soumis à de nouvelles normes de rectitude politique et sont eux-mêmes notés… non pas par leurs performances, mais par leur conformité.
Mais cet article ne traite pas de théories de l’éducation. Il traite de la révélation choquante selon laquelle notre nouveau Premier Ministre, le très honorable Mark Carney, a entamé son mandat en déclarant que son gouvernement ne présenterait PAS de budget en 2025. C’est d’autant plus choquant qu’il a été présenté comme un génie de la finance, ayant été gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre. Lors des récentes élections fédérales, les préoccupations financières ont été le moteur qui a poussé de nombreux Canadiens à voter (par procuration, par affiliation politique) pour l’homme considéré comme le plus compétent, le plus qualifié et le plus expérimenté en économie. On pourrait supposer qu’un homme aussi doué en finance, et qui fait tant de promesses en matière de droits de douane de rétorsion, de logements, de baisses d’impôts, etc., serait capable de présenter un budget. Les budgets sont le fondement des décisions de dépenses. Et les budgets constituent la norme – la référence – à l’aune de laquelle la performance peut être jugée. Et c’est là tout l’intérêt : à l’instar des tests standardisés pour les élèves, un budget fédéral offre un point de comparaison permettant d’évaluer la performance d’un gouvernement. Lorsqu’un gouvernement, comme celui de Justin Trudeau ces neuf dernières années, ne parvient pas à maintenir les dépenses dans les limites prescrites par ses budgets, les électeurs et les contribuables peuvent dire : « J’ai pesé le pour et le contre et j’ai trouvé ça décevant. »
En revanche, en l’absence de budget, comment les citoyens peuvent-ils savoir si le gouvernement suit un plan ou tient ses promesses ? Bien sûr, on peut toujours revenir aux promesses électorales. Cela ne semble pas trop déranger les politiciens. L’ancien Premier Ministre Stephen Harper a promis (à plusieurs reprises) d’équilibrer le budget. Il a échoué (PDF). L’ancien Premier Ministre Justin Trudeau a promis (en 2015) de faire « quelques petits déficits » avant d’équilibrer le budget. Il a échoué. Énormément. En neuf années de déficits consécutifs, il a plus que doublé la dette nationale.
Le Premier Ministre Mark Carney prévoit des déficits encore plus importants que son prédécesseur. Mais il compte camoufler ces dépenses insensées en séparant les dépenses de fonctionnement et d’investissement. Ainsi, pense-t-il, il pourra prétendre équilibrer le « budget de fonctionnement » tout en accusant des déficits persistants dans le « budget d’investissement. » Cependant, aucune dissimulation ne parviendra réellement à équilibrer les comptes. Dépenser plus que les recettes entraîneront toujours une augmentation de la dette, des impôts plus élevés et une inflation plus forte. De plus, si l’on ne peut pas produire un seul budget, comment peut-on en produire deux ? Autrefois, on pensait que « deux livres comptables » était un signe de fraude et de corruption. C’est toujours le cas.
Lorsque je travaillais dans l’industrie du bois, je mesurais et comparais quotidiennement de nombreuses données. Nous partagions ces données avec les opérateurs de machines, les classeurs de bois et la direction. Nous avions des objectifs et des cibles en matière de production, de qualité, de valorisation, de disponibilité, de statistiques de sécurité, etc. Notre devise : « Ce qui est mesuré est réalisé. » Et nous étions en mesure de suivre les améliorations. Ces comparaisons étaient à la fois instructives et motivantes. Souvent, les opérateurs rivalisaient pour obtenir de meilleurs résultats. Parfois, comme des athlètes, ils se mesuraient même à leurs propres performances passées. Ils voulaient s’améliorer et donner « le meilleur d’eux-mêmes. »
Notre gouvernement a besoin d’une norme permettant d’évaluer sa propre réussite… et, plus important encore, d’une norme permettant à nous, contribuables, électeurs et citoyens, d’évaluer cette réussite. Pour l’économie, la norme de référence doit être un budget équilibré. Or, sans budget, il est impossible de mesurer le succès ou l’échec d’actions ou de politiques particulières.
Le Parti de l’Héritage Chrétien a depuis longtemps une politique d’équilibre budgétaire obligatoire. Nous invitons notre nouveau Premier Ministre à déposer un projet de loi sur l’équilibre budgétaire et à présenter un budget qui respecte cette norme.
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