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Ce que le roi a dit….

03 Juin, 2025   |   Auteur: Rod Taylor   |   Le volume: 32    Le numéro: 22  
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Rod TaylorLe 27 mai, le roi Charles III a prononcé le discours du Trône au Sénat canadien devant le gouvernement nouvellement élu et, par extension, devant tous les Canadiens. Le fait que ce discours ait été prononcé par le roi lui-même, et non par le gouverneur général, constituait une mise en scène importante, témoignant du soutien royal au nouveau gouvernement libéral dirigé par le Premier Ministre Mark Carney. Comme d’habitude, le discours avait été préparé par le gouvernement canadien et non par le roi ; ses déclarations d’orientation et d’intentions étaient celles du nouveau cabinet du Premier Ministre. Certaines de ces déclarations pouvaient être considérées comme ambitieuses, tandis que d’autres étaient suffisamment vagues pour laisser les Canadiens perplexes quant à ce à quoi ils devaient réellement s’attendre lorsque le Parlement reprendrait ses travaux et que le Cabinet commencerait à mettre en œuvre son programme.

Dans son discours d’ouverture, le roi a déclaré : « …nous voyons les Canadiens se rassembler dans un sentiment renouvelé de fierté nationale, d’unité et d’espoir. » Bien qu’une telle situation fût souhaitable pour la nouvelle administration, il s’agissait clairement d’une déclaration promotionnelle et non d’une image fidèle de l’état d’esprit national. Concernant la fierté nationale, il est vrai que de nombreux drapeaux canadiens ont été déployés sur les pelouses et les porches en réaction aux menaces perçues de tarifs douaniers et d’expansionnisme américains, ainsi qu’à la rhétorique agressive de M. Carney envers les États-Unis pendant la campagne électorale. En soi, cela ne symbolisait pas tant une véritable fierté nationale qu’une expression désespérée de résistance aux politiques américaines. Les huées et les chahuts pendant l’hymne national américain lors du match de hockey des Quatre Nations étaient un parfait exemple d’émotion négative mal placée se faisant passer pour de la fierté nationale. J’ai ressenti de la honte, et non de la fierté, en voyant ce comportement grossier.

Prétendre que les Canadiens ressentent un regain d’ « unité et d’espoir » était tout simplement fallacieux. Bien que M. Carney ait obtenu 43,8 % des suffrages exprimés, cela signifie que 56,2 % des votants n’ont PAS voté pour lui ou ses candidats libéraux. Au Canada, nous acceptons généralement le résultat des élections, même lorsque les politiques et l’orientation qui en découlent ne nous plaisent pas. Cependant, aucune personne raisonnable ne pourrait honnêtement affirmer qu’une majorité de Canadiens ressentent un sentiment d’unité et d’espoir. Sur le plan économique, la plupart d’entre nous subissent encore les effets d’une inflation élevée, du manque de logements abordables et d’un accès limité à des soins médicaux de qualité. Dans les provinces des Prairies, et particulièrement en Alberta, le sentiment est fort que le Canada s’est égaré et que la meilleure voie vers la prospérité est l’indépendance. Les Albertains en ont assez d’être freinés dans l’exploitation et l’exportation de leur pétrole et de leur gaz, alors qu’une partie de leurs richesses en ressources est redistribuée aux autres provinces par le biais de paiements de péréquation.

Les Canadiens réalistes, et particulièrement les conservateurs, observent notre dette fédérale actuelle et nos institutions défaillantes et se demandent s’il existe un chemin viable vers la prospérité et la liberté. Avant les récentes élections, tout « espoir » résidait dans la perspective d’un changement de gouvernement. Or, cela n’a pas eu lieu, car trop de Canadiens se sont laissé manipuler par la peur et bercer par des paroles pompeuses et des discours creux. Mais s’acharner à ne pas se noyer dans un océan de paperasserie et de tracasseries administratives n’est pas de l’ « espoir » ; c’est un instinct de survie.

Qu’a dit d’autre le roi aux Canadiens au sujet des plans du nouveau/même ancien gouvernement libéral?

Le roi, s’exprimant au nom de M. Carney, a déclaré que le gouvernement prévoyait que le Canada devienne une « superpuissance énergétique, tant dans le domaine des énergies propres que conventionnelles. » Cette déclaration sous-entend que l’énergie conventionnelle ne peut être propre. Le terme « propre » est également utilisé, sans le définir, pour désigner divers procédés de production d’énergie jugés « propres » par les écologistes, vraisemblablement l’éolien et le solaire. Ceux qui ont consulté les recherches savent que l’énergie solaire et éolienne, ainsi que les batteries de stockage nécessaires à leur utilisation, impliquent des procédés qui peuvent, en réalité, être très polluants. L’extraction du lithium et du cobalt nécessite de vastes superficies, peut polluer les sources d’eau locales, engendre souvent des conditions de travail dangereuses et a un impact négatif sur la faune ; les sous-produits toxiques et les batteries usagées finissent fréquemment dans des décharges. Les immenses éoliennes, en plus de tuer des oiseaux migrateurs et de créer d’importants problèmes d’élimination lorsqu’elles sont mises hors service, nécessitent, une fois installées, d’importantes dépenses en combustibles fossiles ; elles occupent également des terres qui pourraient autrement être disponibles pour la production alimentaire. Mais les notions de « propre » et de « conventionnel » sont mises en contradiction, comme si elles n’avaient pas besoin d’être définies plus en détail.

À cet égard, le discours du Trône a laissé croire aux Canadiens que le Canada était en passe de devenir une « superpuissance mondiale en matière de production et de distribution d’énergie. » Pourtant, les nouveaux pipelines, dont dépend l’accession au statut de superpuissance énergétique, n’ont pas été explicitement mentionnés. Avant et après le discours du Trône, les Canadiens ont reçu des messages contradictoires de M. Carney et de son Cabinet concernant les pipelines nouveaux ou existants. Le député Steven Guilbeault, ancien ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a récemment déclaré que le Canada disposait de suffisamment de pipelines pour l’instant. Le fait que les pipelines existants ne transportent pas de pétrole et de gaz vers la côte Est, où ils sont nécessaires pour éliminer la dépendance au « pétrole de conflit » étranger provenant du Moyen-Orient ne semble pas le déranger. Reste à voir ce que M. Carney fera concrètement sur ce sujet et sur bien d’autres. Le discours du Trône était avare de détails, n’atteignant pas le niveau d’un budget. Il visait manifestement à apaiser les inquiétudes économiques, tout en permettant au Premier Ministre de garder ses cartes secrètes.

Le fait que le roi Charles ait, pendant des années, défendu des idéaux de gauche n’est guère réconfortant pour les Canadiens, déjà méfiants face aux tendances mondialistes de notre nouveau Premier Ministre. Puisse Dieu guider notre roi et notre Premier Ministre vers la sagesse d’en haut. C’est en nous appuyant sur la sagesse humaine que nous sommes arrivés à la situation actuelle. Au sein du PHC, nous sommes prêts à soutenir de bonnes politiques conformes au dessein de Dieu pour l’humanité. Ce n’est qu’alors que nous pourrons espérer une véritable fierté nationale, une unité et un espoir sincères.

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