PHC
Communiqués

Jeux politiques olympiques

11 Novembre, 2025   |   Auteur: Rod Taylor   |   Le volume: 32    Le numéro: 45  
Partager :         

Rod TaylorAlors qu’on pensait que les gens s’engageaient en politique par conviction profonde en matière d’économie, de politiques sociales, etc., paf ! Cette illusion vole en éclats : deux députés conservateurs – et non un seul – quittent leurs fonctions, plaçant ainsi les libéraux de Mark Carney à deux doigts de la majorité. Le moment est particulièrement mal choisi pour le Canada. Mark Carney vient de déposer son premier budget, promettant des dépenses de 78,3 milliards de dollars de plus que les recettes de l’exercice financier ! Comme l’ont souligné de nombreux commentateurs de droite, cela représente 36,1 milliards de dollars de plus que les prévisions des libéraux de Trudeau il y a un an. Il y a quelques jours à peine, des rumeurs circulaient selon lesquelles le budget libéral risquait de ne pas être adopté par la Chambre des communes. Les projets de loi budgétaires étant considérés comme des votes de confiance, leur rejet entraînerait la chute du gouvernement et la tenue d’élections générales.

Le mardi 4 novembre, jour du dépôt du budget, Chris d’Entremont, ancien député conservateur de Nouvelle-Écosse, a rejoint le camp libéral, portant le nombre de députés libéraux à 170. Il leur faut 172 sièges pour former une majorité claire, mais fragile. Apparemment, les libéraux ont approché divers députés conservateurs, cherchant ceux qui seraient prêts à changer d’allégeance. Le jeudi 6 novembre, Matt Jeneroux, député conservateur d’Edmonton, a annoncé sa démission, probablement au printemps. Son départ n’augmentera pas le nombre de sièges libéraux, mais témoigne clairement des divisions au sein du caucus conservateur.

Tandis que les stratèges conservateurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du caucus, s’activent pour tenter de déceler et d’empêcher d’autres défections, la tension est palpable, tout comme les enjeux. L’avenir du gouvernement et la trajectoire du Canada sont en jeu.

La question qu’il convient de se poser est la suivante : quelle importance revêtent les principes et les convictions d’un député s’il est prêt à changer de parti ou à démissionner du caucus moins de sept mois après sa campagne ? J’en conclus qu’il ne s’agit pas de véritables convictions ; tout au plus de préférences.

Aucun des deux députés qui quittent le caucus conservateur n’est un fervent défenseur du droit à la vie. Chris d’Entremont a certes voté avec Cathay Wagantall pour mettre fin à l’avortement sélectif en fonction du sexe, mais à part cela, il n’a pas pris beaucoup de positions. Il ne le fera plus sous l’étiquette libérale. Mais il le savait lorsqu’il a changé de camp.

Le budget

Ces manœuvres partisanes auront-elles une incidence sur le sort du budget ? L’avenir nous le dira. Si les Libéraux parviennent à harceler, cajoler, menacer ou séduire deux autres députés de l’opposition pour qu’ils appuient leur budget, celui-ci sera adopté. Pas un seul député libéral ne votera contre. Nous constatons ce zèle partisan aveugle et inconditionnel depuis 2015. On observe le même entêtement au Sénat américain, où les Démocrates (l’équivalent américain des Libéraux canadiens) semblent prêts à renoncer à tous leurs principes pour afficher leur unité sur toute question jugée partisane. Frontières ouvertes ? Soins de santé financés par les contribuables pour les sans-papiers ? Rachat des extrémistes de gauche et poursuites des patriotes conservateurs ? Paralysie du gouvernement et retenue des salaires des soldats et autres fonctionnaires pour discréditer le Président ? Aussi absurde ou pervers que soit ce projet, la gauche est unie. La droite ? Beaucoup moins.

Je ne m’attarderai pas ici sur les détails du budget. Le problème majeur de ce budget réside dans son déficit abyssal. Il s’agit du budget le plus coûteux de l’histoire du Canada, exception faite des années de pandémie où les politiciens ont dépensé sans compter, sans scrupules ni remords. Or, il s’avère qu’une grande partie de ces dépenses a été un gaspillage total, voire absolument néfaste, pour la santé, le bien-être et l’économie des Canadiens. Sans parler des atteintes à nos libertés et à nos systèmes de justice et de santé.

Durant la pandémie, les porte-parole du gouvernement et des médias complices ont dupé la population, lui faisant croire que le gouvernement agissait dans son intérêt et qu’aucun effort ne devait être épargné pour soutenir les institutions et les protocoles mis en place par les « experts » masqués et isolés. Ils ont ainsi justifié ces déficits colossaux comme étant nécessaires pour sauver le pays.

Mais les propositions de dépenses extravagantes du budget Carney ne peuvent être justifiées par aucune pandémie. Nous ne sommes pas engagés dans une guerre coûteuse outre-mer. Nous dépensons simplement de l’argent que nous n’avons pas pour des choses dont nous n’avons pas besoin, et nous, nos enfants et leurs enfants paierons les intérêts de cette nouvelle dette, en plus de l’ancienne…et ce, depuis très longtemps. Les intérêts s’élèvent déjà à plus d’un milliard de dollars par semaine et ne cessent d’augmenter.

Point positif : les projets de retrait du statut d’organisme de bienfaisance aux églises et aux organisations pro-vie (recommandations 429 et 430 de la commission des finances) n’ont pas été retenus dans ce budget. Il faut y voir une victoire, mais n’oublions pas que ce gouvernement n’a pas encore achevé son programme. Nombre de mesures néfastes sont proposées, évoquées, retirées, puis resurgissent avec force plus tard. Nous l’avons constaté avec le mariage homosexuel et l’euthanasie. Nous sommes reconnaissants de ce répit, mais nous devons rester vigilants.

Pour un parti politique qui défend des principes et qui rendrait illégal le déficit budgétaire, rejoignez le Parti de l’Héritage Chrétien!

Partager :         

Autres commentaires de Rod Taylor: