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Qui est à blâmer pour la censure?

August 22, 2023 | Auteure: Rod Taylor   |   Le volume: 30    Le numéro: 34   |   Share: Gab | Facebook | Twitter   

Autour de certaines tables d’autrefois, il était entendu que les enfants devaient être « vus mais pas entendus. » Il semble que notre gouvernement fédéral actuel veuille traiter les citoyens canadiens comme des enfants qui ne pourraient pas comprendre les complexités des politiques publiques et qui ne devraient pas être autorisés à les remettre en question alors qu’ils vaquent à leurs occupations consistant à taxer, dépenser, imposer et pontifier. Ils oublient que dans une « société libre et démocratique, » ceux qui paient les factures – et doivent vivre avec les conséquences des politiques gouvernementales – méritent aussi d’être écoutés.

La censure et la parole forcée sont la marque de fabrique des gouvernements tyranniques depuis des millénaires. Le prophète Daniel a reçu l’ordre de ne pas prier (vers 539 avant JC). Il l’a fait quand même. On a dit à ses trois amis qu’ils devaient se prosterner devant une statue. Ils ont refusé. Les apôtres, Pierre et Jean, ont reçu l’ordre de ne pas parler de Jésus. Mais ils ont continué à prêcher. Dans l’Allemagne nazie, la Russie de Staline et le Cambodge de Pol Pot, les sanctions pour avoir parlé contre la politique du dirigeant étaient sévères : la prison ou la mort. Partout dans le monde aujourd’hui, des citoyens de régimes durs sont punis, souvent tués, pour avoir dénoncé l’injustice. La Chine communiste et la Corée du Nord considèrent les commentaires critiques comme une trahison. Dans certains pays – le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Iran et d’autres – parler de Jésus ou remettre en question l’islam est considéré comme un « blasphème. »

Ici au Canada, nous avons nos propres lois sur le blasphème et nous sommes maintenant entrés dans une période de discours interdit et forcé : les deux faces d’une même médaille. Les Canadiens sont gênés lorsqu’ils cherchent à transmettre des vérités biologiques sur le genre. Les médecins canadiens sont informés qu’ils ne doivent pas transmettre leurs opinions bien arrêtées sur les traitements médicaux s’ils ne sont pas d’accord avec les déclarations des représentants du gouvernement. Les citoyens sont informés qu’ils doivent utiliser certains pronoms lorsqu’ils se réfèrent à leurs collègues de travail, aux élèves de leurs classes ou aux enseignants de leurs écoles. Ceux qui refusent de se conformer, qui insistent pour dire la vérité, sont considérés comme haineux et risquent parfois l’expulsion, le licenciement, la perte d’un permis ou même une peine de prison.

Comment en sommes-nous arrivés là au Canada et dans le monde occidental? Il est entré – comme cela arrive souvent – par la porte dérobée, à travers une série de mauvaises décisions à plusieurs niveaux. Nous avons élu à des fonctions publiques des personnes pour lesquelles la liberté d’expression était moins importante que certains résultats sociaux. Nous avons choisi de faire affaire avec des entreprises et des institutions financières dirigées par des personnes qui se souciaient davantage des résultats des actionnaires que des principes de la liberté d’expression. Nous avons permis à nos églises (certaines, pas toutes) de brouiller les lignes sur le comportement moral plutôt que de s’en tenir aux principes bibliques. Dans l’intérêt d’essayer de plaire au plus grand nombre et d’éviter d’offenser qui que ce soit, nous avons autorisé la censure en chaire.

Nous avons largement accepté – du moins semble-t-il – le fait que les pots-de-vin aient été utilisés pour inciter les grands médias à devenir le porte-voix du gouvernement, car nous avons permis que l’argent de nos impôts soit utilisé comme carotte pour encourager leur soutien uniforme aux politiques gouvernementales : sur l’avortement, l’AMM, le récit carbone/climat, sur les mandats des vaccins et l’agenda du genre. Même si nous nous sommes opposés à cette mauvaise utilisation de nos impôts, nous avons continué à élire ceux-là mêmes qui exigeaient la conformité journalistique.

Nous avons permis à nos institutions financières de devenir les exécutants des politiques gouvernementales. On dit aux citoyens qu’ils ne doivent pas utiliser leur propre argent pour promouvoir des idées que le gouvernement désapprouve. Nous avons permis à des citoyens canadiens d’être arrêtés et accusés d’avoir proclamé des pensées en dehors du consensus dominant artificiel et manipulé.

Au cours des derniers mois, avec les projets de loi C-11 et C-18, nous avons vu notre gouvernement fédéral altérer la liberté d’expression sur Internet, imposer des lignes directrices ridicules sur le « contenu canadien » et entraver notre capacité à partager des nouvelles sur les médias sociaux. Cette coupure de notre capacité à partager des nouvelles et des opinions sans l’approbation du gouvernement est un signe avant-coureur effrayant de nouvelles limitations de nos droits en tant que citoyens libres.

Mais nous devons également accepter la responsabilité non seulement pour qui nous avons élu ou avec qui nous faisons des affaires ou les institutions dans lesquelles nous avons un intérêt financier. Nous devons accepter la responsabilité de l’autocensure. Nous avons permis à la « peur de l’homme » de contrôler ce que nous disons sur le lieu de travail, dans nos églises et parmi nos amis. Nous avons laissé la menace de la perte d’un emploi, d’une amitié, d’un poste élu ou d’une place d’honneur nous faire taire. Et c’est notre silence qui permet aux politiciens, aux banquiers, aux magnats des médias et aux influenceurs religieux de restreindre petit à petit notre liberté de dire la vérité.

Nous devons continuer à résister aux politiques qui étouffent la liberté d’expression, que ce soit dans les médias, en chaire ou au Parlement. Mais notre première action, et la seule sur laquelle nous ayons un contrôle total, est d’exercer cette liberté, de dire la vérité avec amour et sans peur. Comme l’apôtre Paul, nous devons prier pour l’audace ; et Jacques nous dit de prier pour la sagesse. Nous aurons besoin des deux.



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